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Kiko Kostadinov est le designer à suivre de près en 2023 ! Notamment connu pour sa célèbre et pérenne collaboration avec Asics, le jeune bulgare immigrant à Londres à l'âge de 16 ans et collectionnant des centaines de pièces d'archives se forme chez les plus grands avant d'intégrer la plus prestigieuse école de Mode de la capitale anglaise : Central Saint Martins. De Stüssy à la maison écossaise Mackintosh avec qui il fera ses premières armes, Kiko affirme son style de manière subtile accompagné des jumelles Laura & Deanna Fanning qui l'aident à construire la ligne féminine de sa marque éponyme. Aujourd'hui, Kiko Kostadinov est considéré comme un des designers qui a révolutionné le vestiaire masculin, découvrez son parcours dans ce nouvel article du Blueprint.
Kiko Kostadinov a grandi en Bulgarie et s'est ensuite installé à Londres à l'âge de 16 ans. Développant majoritairement son goût pour la mode lors de son installation dans la capitale, Kiko n'avait jamais vraiment eu de formation liée aux arts et à la culture, si ce n'est des vêtements Umbro ou Nike qu'il recevait de son oncle. Un diplôme en technologie de l'information en poche et un court passage au London College of Fashion, il se verra recaler par Central Saint Martins une première fois. Avant d'intégrer la plus prestigieuse école de Londres qui a formé entre autres Alexander McQueen, John Galliano, Kim Jones ou encore Phoebe Philo et Riccardo Tisci, Kiko assiste de nombreux designers de vêtements pour hommes tels que Aitor Throup, Stephan Mann, et même Errolson Hugh le designer d'Acronym également maître de la technicité et de la performance.
Finalement accepté au programme de design et marketing de la mode de Saint Martins, celui pour qui la mode Homme n'a aucun secret se verra à nouveau refusé la section spécialisée dans ce domaine à plusieurs reprises.
"Saint Martins ne vous forme pas vraiment. Ce qu'elle fait, c'est vous donner la chance de rencontrer des gens qui ont des passions similaires et lorsque vous postulez pour des emplois et des stages, cela ouvre vraiment des portes. C'est à vous de décider jusqu'où vous voulez vous pousser. C'est comme être mis dans une boîte avec des centaines d'individus compétitifs, chacun plein d'énergie provenant d'horizons si différents. Des étudiants avec des cartes American Express noires aux étudiants qui travaillent deux ou trois emplois, mangeant des pâtes nature pour pouvoir se payer des tissus et des outils." Kiko Kostadinov - à propos de Central Saint Martins - Hypebeast
Toujours en plein apprentissage, Kiko aura pourtant l'occasion de travailler sur des pièces Stüssy mises en lumière par le magazine Clash, conduisant la marque californienne à le contacter à plusieurs reprises pour travailler main dans la main. La première collaboration nommée "Displacement" pour SHOWStudio est née en 2013 grâce à ses amis Stephen Mann et Michael Kopelman de Gimme5, il s'en servira d'ailleurs pour financer le reste de sa formation. Kiko retravaillera avec le label de la côte ouest pour London Collections : Men 2015 pour Machine-A pour finalement s'associer à Dover Street Market New York créant ainsi 20 pièces uniques célébrant les 35 ans de la marque de Shawn.
En 2016, il présente à la fin de son cursus une collection Automne Hiver qui sera très bien reçue par le public autant pour son esthétisme et sa technicité. Ce qui en faisait sa spécificité, c'était la largeur de coupes de pantalons proposées - au total 7 - pour seulement une collection de 10 looks. Palettes multicolores, l'absence de logos, mais la présence de lignes fortes s'entrecroisent en référence au streetwear.
À peine un mois après sa graduation, il intègre le prestigieux et sélectif programme NEWGEN Menswer du British Fashion Council lui permettant d'être financé. La collection Été 2017 confirmera que Kiko Kostadinov ne cesse de se réinventer subtilement à chaque nouvelle saison tout en intégrant à ses créations des éléments plus identifiables, ce que faisaient d'ailleurs ses inspirations japonaises majeures, à savoir Yohji Yamamoto ou encore Jun Takahashi. "J'ai essayé de renforcer certaines idées de la saison dernière, ce qui était un défi, car j'aime repartir de zéro tous les six mois." témoigne Kiko à propos de sa collection SS22. La collection Automne Hiver 2017 sera la dernière dirigée par NEWGEN qui scellera à tout jamais le talent de Kiko Kostadinov et notamment son travail méticuleux dans la construction même des vêtements et la manière dont ils peuvent être repensés.
Pour bâtir les fondations solides de son entreprise éponyme, le designer bulgare accepte la position de directeur créatif et s'associe à la maison écossaise fondatrice du trench-coat Mackintosh - appartenant depuis 2007 au groupe japonais Yagi Tsusho - et notamment ses lignes 0001 à 0004 qui l'aideront à se faire la main. L'Arte Povera des années 60 en ligne conductrice, il se chargera de révéler la structure du vêtement pour la mettre en valeur. Brut de décoffrage dans l'approche artistique, Kiko Kostadinov tirera ses inspirations de son enfance où il aidait son père sur des chantiers. Privilégiant la technicité à la performance, chaque détail qui peut être utile au quotidien n'est pas laissé au hasard. Kiko a réussi à élever Mackintosh en marquant un tournant dans l'histoire de la marque.
Parallèlement, il présente sa première collection supportée par Vogue Runway. Entouré de personnes expérimentées qui ont traversé les années 60, 70 et 80, et même l'ère Vivienne Westwood, le créatif établit une palette de couleurs vives et des lignes définies avec des nouvelles pièces comme les shorts ou les bermudas. Il est aussi le premier à faire défiler ses mannequins avec des chaussures de performances Asics. Il inclut également pour la première fois des shorts et bermudas et des couleurs plus vives à ses créations. Il s'associera également à Camper pour créer 3 chaussures de randonnée.
La mode et la sneaker resteront une histoire de famille puisque les jumelles Laura et Deanna Fanning, elles-aussi tout juste diplômées de Saint Martins l'aideront à construire la ligne femme sur la saison qui suit. Bella Hadid fera même l'honneur de mettre en avant l'une des pièces les plus iconiques construites par les sœurs : le Trivia Shoulder Bag.
Collectionneur d'archives et inspiré par le cirque ou des films iconiques comme Midnight Lace, la version japonaise de The Ring ou encore Blade Runner, Kiko quitte Mackintosh en 2019 et poursuit sa collaboration avec Asics, la crise sanitaire pousse le créatif à repenser la manière dont est vendu ses vêtements. Il est donc forcé de lancer un site e-commerce investissant dans des locaux plus grands, dotés de son propre studio photo. Dès 2021, il prend un nouveau risque en sortant sa propre ligne de chaussures. Il suit alors la même stratégie que ses vêtements : établir des lignes aperçues nulle part ailleurs. Ne cessant jamais de se réinventer, il repense par la suite les Trainers ou les longues Boots et s'affirme une nouvelle fois comme le précurseur d'une nouvelle ère dans la mode et le footwear.
Kiko Kostadinov a même intégré le calendrier officiel de la Fashion Week masculine de Paris en juin dernier. Il perpétue d'ailleurs son travail avec Asics, propulsant sa collaboration avec la marque japonaise Hysteric Glamour sur le devant de la scène. Photographiée par la Britannique Rosie Marks, la nouvelle Asics x Kiko & Kiko Mizuahara arborent ensemble les rues d'Harajuka dans une esthétique Y2K.
Cette tendance qui a fait son retour en 2022 a été notamment mise en lumière par Heavn by Marc Jacobs lancée 2 ans plus tôt. Archives d'un temps révolu, ce petit paradis pensé par Ava Nirui met en avant des jeunes artistes comme Baebadoobee ou encore Gabbriette. Le label londonien s'est donc associé à Kiko Kostadinov et a sorti 16 pièces pour femmes pensées bien évidemment avec les sœurs Fanning. Entre t-shirts graphiques et jupes asymétriques, on retrouve aussi les palettes de couleurs fortes de Kiko ainsi que l'ourson siamois d'Heavn.
Kiko Kostadinov a marqué à tout jamais l'histoire de la mode masculine en réinventant continuellement ses lignes le conduisant même à collaborer avec les plus grands. Découvrez avec qui Clarks s'est associé dernièrement pour lancer définitivement le label anglais à Paris, juste ici.
Photo de couverture : The New York Times
